Lundi 30 mars
J’espère avoir réussi à nettoyer mon Pc du virus qui l’a attaqué la semaine dernière. J’ai encore trouvé un trojan “Au_.exe” aujourd’hui.
Encore une journée happée par les devoirs des enfants.
Difficile d’écrire autre chose que rien.
Sinon les petits poèmes quotidiens que j’envoie chaque matin; petits presque rien volés à la monotonie des jours.
Depuis le premier jour, j’ai entendu dire que ce confinement serait une “ épreuve de Vérité”. Sacrée charge symbolique sur le Covid-19 (C-19); sacrée prétention à l’universel de notre époque; sacré arrogance d’une génération qui se croit continûment être la dernière; sacré millénarisme indéfectible.
Je crois que c’est le même sociologue qui disait que le Covid-19 et sa pandémie mondiale nous faisait entrer dans le XXI° siècle. J’ai l’impression que Nous (1) n’y entrons pas au XXI° ou sinon en reculant. Comme début de ce siècle, il y a eu: la chute du mur de Berlin (1989), la fin du monde monopolaire (1995), la banalisation de l’Internet (1998), Les attentats du world trade center ( 2001), la crise des subprime ( 2008), la crise écologique devenant une crise des Valeurs planétaires ( 2012),…
J’en oublie nécessairement.
Peut-être que Nous ne voulons pas y entrer au XXI° ?
Peut-être que nous avons peur d’y croire ?
Peut-être que nos modes de production nous empêchent d’y parvenir ?
Je trouve que le Président s’affadit au fur et à mesure de la crise alors que le Premier Ministre, lui, gagne en envergure. Ce que je crains se résume à cette sentence: “ Il est la règle, il est l’ordre. Nous devons le chérir”.
Sans la crise du C-19, le Premier Ministre serait redevenu maire du Havre. Sans lui, il n’aurait pas eu cette dimension Historique. Ceci dit, l’évènement est intempestif.
Pour le moment, j’ai le sentiment que le Président est en train de rater l’Histoire. Ai-je un argument ? Non. Je l’entends juste s’enferrer dans des discours amphigourique et creux, qui pensent dire sans dire et finissent par ne dire rien et ne rien dire.
Le Havre.
Un havre désigne, à l’origine, un petit port, naturel ou artificiel, souvent situé à l’embouchure d’un fleuve. Un havre représente aussi un refuge, un endroit sûr et tranquille pouvant servir d’abri.
Quelle métaphore politique en la circonstance !
Amiens.
Vient du peuple celte nommé en latin, Ambiani, ceux qui environnent, sont environnés, ceux qui sont des deux cotés de la rive….
Des deux rives en même temps! Quel exploit! Je crains que nous n’y soyons pas.
Ou alors dans un délire méditerranéen.
Ce n’est plus d’actualité.
La méditerranée ? Mer médiane ou médiatrice, passage de l’un à l’autre, de l’un vers l’autre ? Non. Aujourd’hui, mer des morts et de la honte. L’image du XXI°.
Vite que nous sortions de cette malédiction pandémique : “ Il n’y a aucun endroit comme chez soi”. Si le monde pouvait comprendre que c’est le cauchemar. J’ai bien peur que le repli sur soi ne triomphe, malheureusement.
Est-il possible de faire un saut par-dessus l’horizon ?
Le Colibri me manque ; lui , il en était capable.
(1) L’humanité en tant qu’espèce et en tant que concept ( voir Heiddeger sur la critique de l’expression “ en tant que”))