Confinement 7

carte coronavirus monde

Mardi 24 mars

Voilà une semaine que le confinement est mis en place.

Je n’ai plus envie de lire les actualités. J’éprouve une saturation d’informations dont je me sens être à disposition. Hier soir, nous avons attendu une déclaration du chef de l’État qui n’a pas eu lieu ; elle n’était pas prévue. C’est en fait le Premier Ministre qui a parlé sur une chaîne privée.

Malgré les précautions, nous sommes à la merci des rumeurs et des hypothèses. Et puis que pensez de telle ou telle déclaration de médecin ? Alarmisme, goût du pouvoir, sincérité ? Il est impossible de démêler l’écheveaux. Je vais filtrer davantage.

Mis à part Dimanche où j’ai eu une montée d’angoisse, je traverse cette période avec une humeur constante pour le moment. Je me couche et me lève  assez tôt. Je commence la journée par les devoirs des enfants. Je suis souvent dans mon bureau, devant l’ordinateur ou un livre.

Nous sommes six. Il faut trouver des accommodements tacites pour maintenir un « vivre ensemble » fluide. Je crois que de façon inconsciente nous parvenons à  “gérer” ( quel mot hideux)  les temps communs et de solitude

Camille a beaucoup de travail avec le rectorat.

Avec  les enfants, ils ont enlevé le papier peint à l’étage. Là, Camille repeint la chambre de Salomé. Sinon, elle fait aussi un peu de jardinage. Que d’activités !

J’ai retiré le joint autour de la baignoire. … Sans commentaire…

« Les mendiants » est le premier roman de Louis-René Des Forêts. Il s’agit d’un roman polyphonique. Chaque chapitre est ouvert à une subjectivité, celle de Guillaume, de Fred, de Richard, de Grégoire, de Marc, de Sani, du catalan, de l’étranger, d’Hélène ; d’Anna, d’Annabelle, qui sont autant de récits singuliers d’une histoire commune. Trois récits croisent : celui des enfants-adolescents, celui des adultes, tous deux lié par la contrebande et la figure tutélaire du vieil Ansel, celui d’Hé et de Grégoire, dont le drame se noue autour d’« Othello » de Shakespeare qu’il joue tous les soirs. Tous expriment un manque profond lié à un désir ardent (amour, reconnaissance, pouvoir) qui guide leur errance dans un labyrinthe. La mort rode comme un coup de feu imprécis dans une nuit propice.

Je lis « Trois Guinées » de Virginia Woolf. Texte féministe écrit en 1938 dont la lecture inquiète de voir qu’il est encore et toujours d’actualité.

Le docteur Raoult se met à distance du Conseil Scientifique. A-t-il réellement un remède ?

Pour maintenir un esprit critique en alerte devant la complexité, sans cherche à avoir raison à tout prix, écouter Aurélien Barrau est toujours bienvenu:

https://www.youtube.com/watch?v=5SmNJ0R9ZUg

Nouvelles consignes de confinements :

– Les règles du confinement sont précisées pour le sport et l’activité des enfants. L’activité sportive est limitée à 1h par jour, à moins d’un kilomètre de chez soi, et seul. Cela signifie qu’il faudra spécifier l’heure et le lieu de départ sur l’attestation dérogatoire de déplacement.

– Les marchés ouverts sont interdits :  ils sont une zone de contamination trop importante, avec des personnes proches les unes des autres dans des espaces restreints. À cette interdiction, le Premier Ministre ajoute une dérogation : si des maires jugent que le marché est vital pour leur communauté (dans les villages par exemple), ils peuvent demander leur maintien au préfet, qui décidera.

– Les amendes de 135 € pour un premier contrôle sans attestation ou sans déplacement jugé essentiel, sanction qui peut monter jusqu’à 1 500 € en cas de récidive, et 6 mois de prison si poursuite de la récidive.

Est-ce malheureusement nécessaire ?

Crise sanitaire et Liberté : Quel bilan à terme ?

J’ai appelé Loïc. Je l’ai senti fébrile. J’espère que notre discussion lui aura permis de penser à autre chose. De mon côté, je me suis senti ragaillardi.

Parler est primordial.

Et quitte à parler, autant avoir une parole qui parle.

Alors que faire de mes propres contradictions ?

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